Corpus, 2023, Innsbruck
Résidence de création Innsitu, BTV Kunts und Kultur, Innsbruck,
Commissaire Arno Gisinger, Directeur artistique Hans-Joachim Gögl
Le projet a été développé grâce à l’aide et l’accueil du Sammlungs-und Forschungszentrum der Tiroler Landesmuseen
et à la collaboration de Klaus Gisinger, spécialiste de la thérapie Shiatsu.
Le travail de restauration d’œuvres d’art et d’objets historiques est une activité qui, par nature, doit rester imperceptible à l’œil des spectateurs lors des expositions. Pour ce projet, j’ai décidé d’aller à la rencontre des femmes et des hommes qui exercent ce métier, lequel est considéré comme artisanat d’art, avec des gestes très précis, méticuleux et un haut niveau de technicité.
Dans ce métier, la conservation est envisagée comme une action préventive pour protéger les objets et empêcher qu’ils soient abîmés. Une passerelle est ainsi possible pour imaginer la conservation aussi des corps des personnes qui exercent cette activité.
Quel est le rôle du corps et sa place dans cette activité ? Est-il un peu oublié au profit du bon geste maîtrisé et très précis nécessaire à la restauration ?
J’ai voulu ainsi rendre visible les corps de ces femmes et de ces hommes en créant un dispositif dans lequel un expert praticien du Shiatsu (Klaus Gisinger) est venu travailler avec l’équipe de conservation.
La première phase a été l’observation des gestes de travail des volontaires, et en particulier ceux qu’ils considèrent comme facteurs de tensions dans leur corps lors de leur exécution. La deuxième phase du projet a amené Klaus à faire une séance de thérapie Shiatsu avec chaque participant pour identifier plus précisément les parties du corps en tension puis proposer des exercices pour soulager les corps et prévenir les possibles problèmes liés aux postures quotidiennes du travail. La phase finale a été la réalisation, avec chaque participant, d’une performance vidéo dans laquelle il ou elle performe un mélange des gestes quotidiens du travail et des exercices de soulagement proposés par le praticien de Shiatsu.
La semaine intensive de travail a été pour chacun une parenthèse de réflexion sur les gestes exécutés et la prévention des tensions physiques, et un déclencheur de création de formes esthétiques performatives construites avec les volontaires du projet.
Corpus
Vidéo - Extrait
